Chapitre un : le goût du ka et de la liberté

Carnot a environ dix-huit ans lorsqu’il découvre le ka : les lewoz seront dès cet instant intimement liés à une expérience de la liberté, du chapé, du mawodaj….

Carnot. Collection privée Schwarz-Bart

Lé mwen apèsi’y – an té ka kongné tanbou : an té ja ka kongné tanbou ! Lé mwen apèsi’y : woup ! An ka fou’y on masko an né a sé moun-la : pap ! An ka fou ko an mwen pa lot koté.

Carnot, Alors ma chère, moi…

Carnot découvre le tambour ka à Jabrun, aux côtés de Marcel, au casino de Madame Yvonne (Man Von). Il échappe, pour s’y rendre, à la surveillance de sa mère, et prend plaisir à essayer tous les instruments (chacha, tambou, triangle…) dès que leurs musiciens s’absentent. Les bribes de musique qu’il saisit ont un goût d’espièglerie malicieuse, trop souvent interrompues par l’irruption de Man Moléon : le jeune homme doit couper à travers champs, disparaître dans les cannes pour ne pas être surpris…

An ka fouté ko en mwen pa nenpot bo ! An ka fouté o galo ! Bon.

Carnot, Alors ma chère, moi…


Traductions de Marie-Céline Lafontaine extraites de Alors ma chère, moi...,(Editions Caribéennes, 1986) :

  • « Quand je l’ai aperçue !… – j’étais en train de jouer du tambour – quand je l’ai aperçue…Woup ! Je lui fous une feinte au nez des gens : pap ! Je fous mon corps de l’autre côté »
  • « Je fous mon corps où je peux. Je fous le camp au galop !«